Emmanuel Kant – le philosophe :
Les trois grandes branches de la philosophie kantienne sont les suivantes : philosophie théorique
(développée surtout dans la Critique de la raison pure), philosophie pratique (exposée dans la
Critique de la raison pratique'' et les Fondements de la métaphysique des moeurs) et esthétique (dans
la Critique de la faculté de juger).
* La philosophie théorique a pour but de répondre à la question « que
puis-je savoir ? ». Elle ne tente donc pas de connaître un objet
particulier (comme la Nature pour la physique ou le vivant pour la
biologie) mais de limiter et de déterminer la portée de nos facultés
cognitives c’est-à-dire de la raison en langage kantien (cf. le titre
Critique de la raison pure).
* La philosophie pratique a pour objet la question « que dois-je
faire ? » et elle comporte aussi bien la philosophie morale que la
philosophie du droit ou que la philosophie politique. La philosophie
pratique s’intéresse aussi à la question « que puis-je espérer? ». Elle
tente de montrer que même si cela est indémontrable, il faut croire si on
ne veut pas saper la morale que l’âme est immortelle et que Dieu va
punir et récompenser les hommes en fonction de leur vie sur terre.
* L’esthétique a pour objet de déterminer la nature et la portée exacte
de la faculté de juger, qui est au fondement du jugement esthétique et
qui a une fonction médiatrice entre philosophie théorique et pratique.
Solution à la crise de la Métaphysique - le Renversement critique : la
révolution copernicienne
Quelle sera la méthode exacte de Kant pour permettre une refondation de la métaphysique ? Kant
est très clair à ce sujet : il faut effectuer une révolution dans notre conception du savoir. C’est un
bouleversement épistémologique qui sera nécessaire pour transformer et donner de nouvelles bases
à la Métaphysique. En quoi consiste-elle ? Il s’agit de la célèbre révolution copernicienne.
Pour Kant, les connaissances scientifiques (et il pense par là à la physique et aux mathématiques du
XVIIIe siècle) sont en partie le résultat de l’activité cognitive du sujet. En d’autres termes, les
connaissances mathématiques et physiques sont rendues possibles par le sujet connaissant. Elles ne
sont donc pas le fruit d’une simple observation dans laquelle le sujet serait passif. Et quand Kant
dit: « c’est le sujet connaissant qui constitue les objets », il entend par là le fait que le sujet constitue
les objets de la connaissance (les équations ou des expérimentations par exemple) et non pas des
objets matériels comme des chaises, des tables etc.
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La révolution copernicienne s’appelle ainsi car Copernic est le premier à avoir montré que c’est la
terre qui tourne autour du soleil et non le contraire. De la même façon, Kant veut nous faire
comprendre que le vrai « centre » de la connaissance est le sujet et non une réalité par rapport à
laquelle nous serions passifs. Ce n'est donc plus l'objet qui oblige le sujet à se conformer à ses
règles, c'est le sujet qui donne les siennes à l'objet pour le connaître.
Kant espère livrer avec la révolution copernicienne une explication satisfaisante de la nature de la
connaissance scientifique : il veut livrer un paradigme épistémologique décrivant de manière
correcte l’essence du savoir scientifique.
Cette nouvelle explication doit permettre de sortir la métaphysique de sa crise en lui livrant un
modèle juste de ce qui constitue la connaissance scientifique. La révolution copernicienne a donc
une fonction bien précise par rapport au projet général de re fondation de la Métaphysique, elle en
est la clé.
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